Forcément, lorsqu’on grandit dans le sud-ouest et qu’on aime le rock un peu burné, Gojira occupent une place à part dans notre petit coeur.

Mélange de chauvinisme bon enfant et de lucidité sur la qualité intrinsèque de la musique des landais, ce sentiment de fierté d’avoir chez nous un groupe de ce calibre fait du bien. Parce que des musiciens bleu blanc rouge qui s’exportent à l’international avec pareille crédibilité, on n’en a quand même pas (eu) beaucoup. Et ce succès, ils ne le doivent qu’à eux-mêmes. A ce professionnalisme et cette rigueur qu’ils ont toujours mis dans leur musique et leurs concerts et ce, même lorsqu’ils n’étaient encore qu’un groupe amateur. De l’art de faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.

Personnellement, ce sixième album, “Magma”, c’est exactement ce que j’attendais d’eux depuis “From Mars To Sirius”. Non pas que “L’Enfant Sauvage” et “The Way Of All Flesh” soient de mauvais disques (loin, très loin s’en faut même !) mais simplement que ceux-ci ne marquaient pas d’évolution notable dans la musique du groupe. On savait qu’on allait s’en prendre plein la gueule pendant une heure, que ce serait parfait dans le genre, mais il y avait dans l’air comme un petit sentiment de stagnation qui, personnellement, me frustrait.

Le grand saut est fait dès le titre d’ouverture de “Magma”, “The Shooting Star”. Mid-tempo pachydermique ayant plus en commun avec Kyuss qu’avec Morbid Angel sur lequel vient se poser la “nouvelle” voix claire pleine d’effets de Joe. La transition est effectuée sans sommation. La suite continuera d’étonner et d’impressionner. Moins death-metal mais toujours sévèrement heavy et avec un sens de la concision et de l’efficacité nouvellement affuté. En témoigne les énooormes singles “Silvera” et “Stranded”, modèles de tubes metal moderne à la sauce lando-américaine.
Parce que le plus fort dans tout ça, c’est qu’en donnant à sa musique un aspect plus accessibles, plus “américain”, Gojira parvient à conserver les bases de son identité et à en développer une nouvelle, plus subtile et nuancée.

Sorte d’album de transition (ou pas, l’avenir nous le dira), “Magma” appelle idéalement une suite glorieuse. Car s’ils parviennent à pousser le bouchon encore plus loin en conservant ce côté impitoyablement heavy tout en y intégrant de plus en plus de mélodicité, ça promet de très, très belles choses du côté de la Brooklyn/Ondres Connexion.

Dispo en ligne et au magasin !


GOJIRA « Magma » [LP]

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