2022, pour le 30ème anniversaire du disque, Columbia a enfin la bonne idée de ressortir ‘Dirt’ afin de permettre au commun des mortels de posséder ce chef-d’oeuvre intemporel. Abandonnant pour ce deuxième album les quelques influences glam encore présentes sur ‘Facelift’ et embrassant un son plus lourd et toujours plus personnel, Alice In Chains signait son oeuvre majeure au moment même où son chanteur s’enfonçait quant à lui dans sa dépendance à l’héroïne. Si la toxicomanie n’a jamais rien eu de cool (la moitié des musiciens jouant sur l’album n’étant plus là aujourd’hui pour en parler), force est de reconnaitre que, sans elle, ‘Dirt’ n’aurait jamais été ‘Dirt’ ; de sa pochette hautement symbolique sur l’ensevelissement et l’érosion personnelle qu’elle induit à ces lignes vocales maladives chantées en harmonie, de ces riffs gargantuesques et plaintifs à ces textes trempés d’un mal-être difficilement quantifiable, tout dans ‘Dirt’ suinte d’une souffrance tristement magnifiée par des titres tous plus forts les uns que les autres (‘Rain When I Die’, ‘Down In A Hole’, ‘Rooster’, ‘Dirt’, ‘Would?’… autant presque tous les citer). À ranger tout là-haut comme l’un des meilleurs disques des années 90. 
ALICE IN CHAINS « Dirt »
